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Un agriculteur du Nouveau-Brunswick prend d’assaut le marché des collations

5 min de lecture

Fort d’une éthique du travail infaillible, d’une créativité inépuisable, d’une formation acquise à la dure et de la conscience que la bonne équipe n’est pas composée que d’amis et de gens qui disent toujours « oui », Ryan Albright possède toutes les qualités d’un entrepreneur agroalimentaire prospère. Ces qualités l’ont d’ailleurs aidé à faire de l’entreprise Covered Bridge Potato Chips une société nationale dont les produits se vendent dans plus de 4 500 magasins partout au pays.

Dans une industrie dominée par des marques qui rapportent des milliards par année, Ryan a réussi à se défaire de son sentiment d’infériorité. 

Apprivoiser les réalités du secteur agroalimentaire

Ça n’a pas été facile. Quand j’ai fait mes premières présentations pour convaincre les instances gouvernementales, les prêteurs et les ministères de l’Agriculture de m’appuyer, tout le monde me croyait fou. Personne ne voulait m’aider, que ce soit par des subventions ou d’autres moyens. Un jour, une banque a décidé de me soutenir, mais ç’a été très difficile. On me rappelait que j’étais tout seul avec ma petite idée pour percer un marché de plusieurs milliards de dollars.

Dans cette industrie, les obstacles font partie du parcours des entrepreneurs. Il faut profiter de chaque petite victoire pour compenser tous les aléas qui se présenteront.

Apprendre à se relever après chaque échec

À titre d’entrepreneur, commettre des erreurs est inévitable – parfois insignifiantes, parfois graves. Il faut apprendre des erreurs regrettables et persévérer.

Au début, je voulais que nous produisions des sacs de croustilles bien remplis pour que nos clients voient qu’ils en avaient pour leur argent. Mais nous n’avons pas tenu compte de la densité propre à chaque pomme de terre, du tassement des croustilles pendant le transport par camion ni de l’épaisseur et de la courbure des croustilles. Comme nous ne pouvions pas faire entrer le volume désiré dans les petits sacs de croustilles, nous nous sommes relayés pour secouer manuellement 50 sacs par minute afin que les croustilles se tassent et que nous puissions sceller les sacs.

Commettre des erreurs est inévitable  - parfois insignifiantes, parfois graves. il faut apprendre des erreurs regrettables et persévérer. 

Le déménagement de notre centre de distribution à grande échelle à Terre-Neuve a été une autre erreur. Deux ans et demi plus tard, nous sommes repartis la mine déconfite. Nous n’avions pas tenu compte de la distance entre les magasins et de la distance pour se rendre jusqu’à Terre-Neuve, et de plus nous n’avions personne là-bas pour veiller au bon fonctionnement des activités quotidiennes. En fin de compte, nous avons perdu beaucoup d’argent durant cette période.

Je considère chacune de mes erreurs comme une expérience d’apprentissage. J’adapte ma façon de penser ou ma façon de faire des affaires. Il est essentiel d’apprendre; c’est une question de survie. J’ai commis beaucoup d’erreurs, mais je m’efforce de ne jamais commettre la même erreur deux fois.

S’entourer des bonnes personnes est essentiel

Au stade de démarrage, quand les moyens financiers sont limités, il est impossible d’avoir recours aux services d’une personne ayant 30 ans d’expérience dans l’industrie. Il est préférable de rechercher des personnes ambitieuses qui sont intelligentes, dynamiques et qui peuvent vous aider.

Notre entreprise fonctionne à vitesse grand V, et ce n’est pas tout le monde qui arrive à suivre la cadence. J’ai recruté des personnes qui avaient travaillé dans de grandes entreprises, mais qui étaient tout simplement incapables de supporter un rythme où les attentes sont élevées et les responsabilités multiples.

J’essaie de m’entourer de gens entreprenants, qui ont la volonté et l’ambition de se perfectionner et qui ne se contentent jamais de la médiocrité. De gens qui vont toujours plus loin. En fait, je préfère les gens qui remettent mes idées en question et qui ne sont pas systématiquement d’accord avec tout ce que je dis. À mon avis, travailler en équipe est plus efficace que d’être seul aux commandes.

Miser continuellement sur l’innovation

Assurément, l’innovation est une de nos priorités absolues. C’est aussi l’un des aspects que je préfère dans ce travail. Ce ne sont pas tous les nouveaux produits qui aboutissent sur le marché, mais nous élaborons constamment de nouvelles saveurs et de nouvelles gammes de produits.

J’ai un carnet qui regorge d’idées et de noms de produits que j’ai déposés, mais aussi de projets que je me promets de réaliser un jour.

Mon équipe et moi nous réunissons toutes les deux semaines pour discuter des façons dont nous pouvons innover pour améliorer un produit existant ou créer un nouveau produit que nous serions les premiers à commercialiser. C’est toujours grisant, mais il est extrêmement important de s’attacher à prendre la meilleure décision possible, car il y a beaucoup de façons de concrétiser des idées.

Faire preuve d’agilité est un atout majeur

Le fait que nous pouvons prendre des décisions sur-le-champ et sans attendre est un avantage considérable. Ces derniers temps, nos délais de production sont plus longs en raison des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, mais nous sommes tout de même rapides. Une fois que nous avons une idée, qu’il s’agisse d’un produit ou d’une saveur, nous pouvons agir rapidement, au moins deux fois plus vite que les grandes marques. Les grandes entreprises doivent passer par énormément de processus, de procédures et de niveaux d’approbation. À Covered Bridge, nous nous réunissons, et dès qu’il y a consensus, nous nous lançons.

Apprendre à prendre soin de soi

Je prends soin de moi, beaucoup mieux qu’avant en tout cas. Dans les premiers temps, j’étais toujours sur la route, parcourant en moyenne 150 000 kilomètres par année, et je dormais souvent dans ma voiture. Je prends maintenant des vacances, soit quelques semaines de congé par année, chose que je ne faisais jamais avant. Je fais aussi de l’exercice et je m’alimente mieux. Je travaille toujours 60 heures par semaine, mais j’ai trouvé un équilibre. Ma femme m’a aussi aidé à comprendre à quel point c’est important.

Sur le plan professionnel, je fais beaucoup participer le vice-président de l’entreprise. Je lui parle plus ouvertement; il est mon bras droit et peut me remplacer au besoin. Je peux dormir tranquille en sachant qu’il est prêt à passer à l’action à tout moment.

Des gens qui œuvrent dans des secteurs similaires me parlent aussi ouvertement et franchement de certaines choses, qu’il s’agisse de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, de problèmes structurels dans la hiérarchie de l’entreprise ou de tout autre aspect devant être réglé. Les gens me posent aussi des questions. Je suis comme un livre ouvert.

D’après un article de l’AgriSuccès par Ryan Albright, d’après le récit rapporté à Trevor Bacque.

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